Politique

Gabon : Persis Essono Ondo contre-attaque et accuse Félix Bongo de « cabale publique »

Mis en cause dans les tensions internes du parti Réagir et la polémique liée à sa nomination à la tête du FGIS, Persis Lionel Essono Ondo sort de son silence. Dans une déclaration musclée publiée ce 24 juillet, l’ancien président intérimaire du mouvement politique contre-attaque et livre sa part de vérité.

Après plusieurs semaines de silence, Persis Lionel Essono Ondo, juriste et banquier d’affaires, a décidé de prendre la parole. Dans un long communiqué diffusé ce vendredi, il revient sur les accusations dont il fait l’objet au sein du parti Réagir qu’il a cofondé et sur la campagne de dénigrement qui aurait entouré sa récente nomination à la tête du Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS).

Au cœur de son message : une dénonciation frontale des méthodes de Félix Bongo, présenté comme l’auteur d’une « cabale publique » destinée à nuire à sa réputation. « Je vous dois quoi, Monsieur Bongo Félix ? Pourquoi tant de haine ? », interroge-t-il en ouverture, dans un ton inhabituellement direct.

Accusations balayées, engagements chiffrésParmi les griefs qui lui sont reprochés : atteinte à l’unité du parti, non-paiement des cotisations, usage de faux, ou encore violation de domicile. Des accusations que l’intéressé réfute catégoriquement, les qualifiant de « sans fondement juridique ni moral » et affirmant qu’elles relèvent d’une manœuvre de discrédit orchestrée.

Il revendique au contraire un rôle moteur au sein de Réagir, qu’il présente comme un engagement sincère et désintéressé. « Je n’ai jamais manqué de respect à un adversaire. Mon combat s’est toujours inscrit dans l’ouverture et la loyauté politique. ».

À l’appui de ses dires, Essono Ondo avance des chiffres : plus de 40 millions de francs CFA injectés personnellement dans les actions du parti, dont 25 millions pour la caravane constitutionnelle et 10 millions pour la campagne présidentielle.

La nomination au FGIS sous les tirs croisés

Le juriste revient également sur la polémique qui a suivi sa nomination à la tête du FGIS. Là encore, il pointe du doigt Félix Bongo, qu’il accuse d’avoir instrumentalisé certains médias pour orchestrer une campagne de dénigrement. « Les mêmes journalistes payés pour me salir sont ensuite venus me proposer des articles de réhabilitation, moyennant finances. J’ai refusé de céder à ce chantage. ».

Sur son parcours, Persis Essono Ondo affirme n’avoir rien à cacher. « Je suis un produit de l’école républicaine. Je n’ai jamais été condamné. J’ai bâti ma carrière sans privilèges, ni passe-droits », a-t-il martelé. Et désormais, il prévient : toute nouvelle attaque fera l’objet de poursuites judiciaires.

Un appel à l’éthique politique et à la rupture

Mais au-delà de la défense personnelle, l’ancien cadre de Réagir utilise sa tribune pour porter un message politique : une invitation à tourner la page des querelles internes et à réhabiliter l’éthique dans la vie publique. « Le Gabon a besoin d’idées, pas d’intrigues. On ne construit pas une démocratie sur la diffamation et la peur. ». Il accuse en creux certains membres du parti de vouloir faire de Réagir un « instrument de pression » contre le gouvernement, loin de sa vocation initiale.

Dans sa déclaration, Persis Essono Ondo annonce se retirer définitivement des affaires du parti. Une rupture assumée, mais teintée d’un message d’espoir enraciné dans sa culture et sa foi. « Je crois en Dieu, je crois aux valeurs de mes ancêtres Ekang. Et je crois, plus que jamais, que la vérité finit toujours par triompher. ».

Si cette prise de parole ne suffira probablement pas à éteindre la polémique, elle marque un tournant : celui d’un homme décidé à ne plus subir les coups sans y répondre.

Articles connexes

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page